Le Borj Sud Est grand bastion stratégique
Le Borj Sud-Est annonçait la porte de la citadelle en avant-poste de contrôle. Sa position angulaire, entre les deux remparts, à un peu moins de 100 mètres du noyau historique supérieur, contrôlait toutes les routes qui venaient approvisionner la haute citadelle. Faisant face à l'ennemi, ce bastion était très exposé, il a donc subi les affres de la guerre et a été démoli, reconstruit ou réaménagé à plusieurs reprises. Visible de partout, cette tour carrée défendait une esplanade dégagée sur la mer qui accueillit, pendant le commerce transsaharien, l’ensemble des marchands.
Lors de sa réhabilitation, la fouille archéologique a révélé plusieurs époques d'occupation, dont la plus ancienne contient un pisé stabilisé à la chaux qui ressemble aux pisés saadiens de Taroudannt. Des failles sismiques caractéristiques ont brisé le pisé sans l’effondrer. Des contreforts de soutènement en pierre furent ajoutés à la tour au fil des siècles pour éviter d’avoir à la reconstruire entièrement. Lors du tremblement de terre, les bases de cette tour de pisé bastionnée et trapue sont donc restées intactes : ce sont elles que nous continuons à observer aujourd'hui.
-----
Légende 1:
Lors de l'occupation française, le Borj fut malencontreusement percé d'ouvertures pour permettre de tirer au canon, affectant l’image de solidité de la Kasbah en permettant un passage entre l'intérieur et l'extérieur.
Légende 2 :
En 1994, la reconstruction avait enfermé l’ancien bastion ayant survécu au tremblement de terre dans un sarcophage de béton et de pierre, mis au jour lors du démontage, en 2021. Tous les anciens enduits ont donc été conservés et mis en valeur dans la restauration qui a suivi, pour témoigner des stigmates de l’histoire mouvementée du Borj.