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Agadir Oufella, une cité au croisement des routes des empires

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L’histoire d’Agadir est liée à la confrontation des grands empires qui, depuis le XVIe siècle, ont tenté de relier les richesses continentales de l’Ouest saharien au grand commerce atlantique. L'histoire connue du site aurait débuté en 1505 (Hégire 911), lorsque João Lopes de Sequeira, obtint le soutien du Roi du Portugal, Manuel Premier, pour bâtir, à ses frais, un fortin à « Guadanabar », déformation du nom local au XVIe siècle. Rebaptisée alors Santa-Cruz do Cabo de Gué d'Agoa de Narba, l’installation portugaise nourrit un vaste mouvement de résistance dirigé par le Chérif du Drâa, Abou Abdallah al-Qaim, l'un des fondateurs de la dynastie saadienne qui attaqua Santa-Cruz dès août 1511 (Hégire 916).

Commencèrent alors près de trente années d’affrontements pour un site stratégique du commerce saharien. En 1513 (H. 919), le Roi du Portugal acheta le château afin de l’agrandir et d’en accroître les fortifications. En 1525 (H. 931), le fils d’Abou Abdallah al-Qaim, Mohamed Ech Cheikh es Saadi, désormais Chérif du Souss et maître de Marrakech, ordonna un nouvel assaut infructueux. Vers 1532 (H. 940), ce dernier décida de construire un fortin sur la montagne dominant Santa-Cruz, afin d’organiser le blocus de la petite cité portugaise : la citadelle était née.

Ce n’est qu’en 1540 (H. 947), que Mohamed Ech Cheikh réussit à rassembler les forces suffisantes pour chasser définitivement les Portugais. Après un long siège et un assaut délicat, la cité de Santa-Cruz fut emportée par les troupes saadiennes en 1541 (H. 947).
    
Assurant la commercialisation des produits sahariens, mais surtout du sucre du Souss, Agadir devint alors le port des Saadiens jusqu’en 1637 (H. 1046). En 1572 (H. 979), apprenant que le Roi du Portugal armait de nouveau une flotte à Lisbonne, le Sultan Moulay Abdallah renforça le lieu en une importante kasbah sur la colline.

Du XVIème au XIXème siècle, une Kasbah au coeur de l'histoire des dynasties du Maroc

En 1636 (Hégire 1045), Sidi Ali, maître du Tazeroualt tenant alors le Souss, fit le siège d'Agadir face au sultan saadien. L’année suivante, il relança le commerce maritime en s'emparant de la Kasbah. Ses successeurs tinrent le port et la place forte d'Agadir jusqu'en 1670 (H. 1080), où Moulay Rachid, premier Sultan alaouite, prit le contrôle de la cité, avant d’établir son autorité définitive sur la région. Le port connut une activité croissante, mais fut partiellement détruit par le tremblement de terre de 1731 (H. 1143). La forteresse fut alors reconstruite en 1743 avec, semble-t-il, le soutien de la compagnie des Indes hollandaises.

Cependant, en 1764 (H. 1178), le Sultan alaouite Sidi Mohamed ben Abdallah décida de moderniser l’économie marocaine en concentrant les activités commerciales internationales autour du nouveau port d'Essaouira. Les habitants d’Agadir furent sommés de se déplacer dans la nouvelle cité en 1764 avant que le port ne ferme en 1765 (H. 1178-79) et que le mouillage de tout navire étranger ne soit définitivement interdit à partir de 1776 (H. 1190). La forteresse et le port furent ainsi délaissés au profit de celui d’Essaouira, plongeant la cité dans un long abandon et dépeuplement.

Il fallut attendre 1881 (Hégire 1298) pour que le Sultan Moulay Hassan autorise à nouveau le mouillage dans la baie, notamment pour ravitailler les deux grandes expéditions de 1882 et 1886. L’activité y resta pourtant très médiocre, malgré son potentiel.

XXème siècle, la Kasbah, objet de convoitise de l'impérialisme occidental

Convoitée par les impérialismes européens, Agadir revint sur le devant de la scène en 1911, lors de l’envoi par l’empire allemand de la fameuse canonnière SMS Panther.

En 1913, les troupes françaises investirent la forteresse d’Agadir après l’avoir bombardée, afin de s’établir dans le Souss. Agadir Oufella, qui comptait un millier d’habitants, devint alors le lieu du commandement militaire français pour la conquête du Souss et des confins sahariens. La forteresse fut restaurée et réaménagée. C'est à ce moment-là qu'elle fut classée patrimoine national du Maroc en 1932, puis en 1944.

Le 29 février 1960, la forteresse fut détruite à plus de 90% par le tremblement de terre. Les bâtiments ruinés furent alors arasés. Seule la muraille sud qui a résisté, attestait encore de la grandeur passée.